LE GROS PIED ( s' adressant à la Tarte )
- tu as la jambe bien faite et le nombril bien tourné la
taille fine et les nichons parfaits l' arcade sourcilière
affolante et ta bouche est un nid de fleurs tes hanches un sopha
et le strapontin de ton ventre une loge aux courses de
taureaux aux arènes de Nîmes tes fesses un plat
de cassoulet et tes bras une soupe d' ailerons
de requins et ton et ton nid d' hirondelles
encore le feu d' une soupe aux nids d' hirondelles
mais mon chou mon canard et mon loup
je m' affole je m' affole je m' affole je m' affole
L' OIGNON - vieille putain petite grue
LE BOUT ROND - où vous croyez-vous cher ami à la maison ou au bordel ?
SA COUSINE - si vous continuez je ne me lave plus et je m' en vais
LA TARTE - où est mon savon mon savon mon savon ?
LE GROS PIED - la coquine
L' OIGNON - oui la coquine
LA TARTE - il est bon ce savon il sent bon ce savon
LE BOUT ROND - je t' en foutrai du savon qui sent bon
LE GROS PIED - belle enfant veux-tu que je te frotte ?
LE BOUT ROND - quelle garce
( les deux Toutous [ criant leurs aboiements ] lèchent [ tout le monde couverts de mousse ] de savon [ sautent hors ] de la baignoire
et les baigneurs habillés
comme tout le monde à l' époque sortent de la baignoire
[ seule ] [ la Tarte sort toute nue ] mais avec
des bas
- ils apportent des paniers pleins de victuailles
des bouteilles de vin des nappes des serviettes des couteaux des
fourchettes - ils préparent un grand déjeuner sur l' herbe -
arrivent des croque-morts avec des cercueils où ils enfournent tout
le monde - les clouent et les emportent )
rideau